Wahio-ohooo, wololo!

La Nouvelle Zélande, en gros, c’est un gros tas de volcan. Et c’est aussi le pays du grand nuage blanc. Et des fois, les nuages, ils tombent. Si on mélange les deux, on obtient des sources qui s’enfoncent dans les fissures du reliefs, et ressurgissent réchauffées par les entrailles de la Terre. Et donc des sources chaudes.

Avec deux jours devant moi, et une fenêtre de beau temps, direction Te Puia hut. Trois heures de marche au bord de la Te Puia river, une des seules rivières sans barrage ou aménagement de la Nouvelle Zélande. Un endroit sauvage, au cœur d’une bataille pour la sauvegarde des kiwis, avec une quantité impressionnante de pièges à possums pour protéger les volatiles.

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un piège à possum; Fonctionne aussi pour les struts, des sortes de petits furets.

Mais la star du coin, ce n’est pas le kiwi; C’est le wahio! Le wahio est un canard. Mais par n’importe quel canard. Un canard tout-terrain. Le genre de canard qui fait du rapide niveau 4 comme si c’était un pédiluve.

Bon, faut pas déconner, l’endroit n’est pas complètement sauvage non plus. Les anglais y ont introduit des truites, qui se portent bien merci 🙂 Dommage, je n’avais pas de canne à pêche, parce que les bidules de 50cm au fond de la rivière, j’en aurai bien fait mon diner.

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Va falloir beaucoup d’amandes pour manger une truite pareille!

Bref, après une bonne dizaine de kilomètres de routes de gravier,me voici au départ de la rando; Je charge le sac avec tout le matériel photo nécessaire pour faire des photos de nuit, même si depuis que je suis parti de Hastings, de longs nuages blancs ont poussés dans le ciel. Mais je me dit qu’ils se pousseront peut être avec la brise qui souffle, et que j’arriverai à faire des jolies photos du ciel par cette nuit sans lune. L’autre motivation, c’est les sources chaudes. Même s’il faut encore 40 minutes pour les atteindre une fois à la hut, c’est tout de même une perspective qui vaut d’emporter un maillot et une serviette en plus!

Le sentier est bien tracé, et globalement plat; Il surplombe la rivière, mais pas à proximité immédiate, si bien qu’au final, c’est plus une balade forestière. Mais qu’à cela ne tienne, les petits oiseaux, les rayons de soleil, l’odeur des sous-bois, je ne suis pas à plaindre. Si je n’avais pas ce sac de 16kg sur le dos, ce serait le pied!

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Dans la vallée, oh oh, de Te Puiaaaa, lalilala

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white eye

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NZ pipit?

 

Arrivé à la hut, c’est un peu la surprise; C’est la rolls des hut: éclairage extérieur par panneau solaire, réchauds à gaz fournis, petite plage… Il ne manque plus qu’un cuisinier et c’est parfait. Mais bon, faut pas déconner non plus. Le temps d’avaler mon repas du soir, et je me dirige vers les sources chaudes. Il fait encore un peu jour, juste assez pour croiser ma copine Urtica Ferox. Comme je suis parti direct en maillot, je me dis qu’il serait very unfortunate de passer les jambes dans ces buissons… Il convient donc de faire attention.

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Ferox. Urtica. Rien que d’y penser j’en tremble.

En arrivant, je croise le couple avec qui j’ai mangé à la hut, et qui étaient partis avant moi. Ils ont leur dose, ils rentrent se coucher. La nuit est tombée, et j’ai les sources pour moi tout seul. Les nuages ont rempli le ciel, mais je me rends compte que le pays est bien fait: il y a des étoiles de secours dans les buissons autour des sources, accrochés à la falaise: une trentaine de glow-worms bleus scintillent à travers la végétation.

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mieux qu’un home-cinema!

Et pas les glow worms anémiques que j’avais vu à Mangaone Cave. Je ne sais pas s’ils sont dopés au souffre, mais ceux là brillent très fort, comme de vrais étoiles. Bleues. L’eau chaude est à la limite du supportable; Quel bonheur de sentir les muscles se relâcher, et de rêver la tête dans les étoiles. Il y a même des monstres, comme dans les contes de fées.

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La Belle et le Bête

De temps en temps, le ciel se dégage et les vrais étoiles apparaissent. Et c’est beau.

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deuxième étoile à droite, puis tout droit jusqu’au matin

Au retour, je me rends compte que les les glow worms balisent le chemin quasiment jusqu’à la hut. Un peu comme ce manège à teuton-land Europa Park, entièrement dans le noir et où seuls les murs étaient couverts de leds. Les nuages ont beau être moins nombreux, il faudrait encore quelques heures pour avoir un ciel assez dégagé pour les photos. Trop crevé pour veiller encore plus, alors les photos, ça sera pour une autre fois.

Au réveil, wahio aleeeerte! montage de téléobjectif et hop, photo! Faut avouer qu’il est conceptuel le bestiau: un bec avec des petits ailerons sur les bords pour fouiller la vase et choper des larves, et une technique surpuissante dans les rapides. Impressionnant.

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mieux qu’une classe de sixième dans les rapides, le wahio peut se sortir d’un tourbillon en avalant son sandwich

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Enfin, c’est le retour au parking, la tête encore embrumée dans les étoiles et les vapeurs de souffre, dans le son de la rivière et du vent dans les branches. Te Puia, je recommande!

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