Bon, évidemment, des rimes avec 5, y’en a pas des masses… Mais finalement, ça fait sens…
Jour 5
Météo: couvert le matin, soleil l’après-midi
Distance: 14km
Durée: 7h
Ce matin, on se la joue un peu tranquille. A regarder la carte, doit y avoir une douzaine de kilomètres, sur la plage, en profitant de la marée. Cete dernière ne commence pas à baisser avant 9h de toute façon, alors ce n’est pas la peine de se presser. Objectif: longer la totalité de Big Bay (qui porte bien son nom) pour se rendre à Martin’s Bay.
Il ne fait pas très beau, l’atmosphère est un peu fraiche. En arrivant sur la plage, on blague un peu en se disant que si le sac de Laurent s’allège car il a pris une bonne partie de la nourriture, le mien ne faiblit pas tellement, en partie à cause du poids du materiel photo. Et que jusqu’à présent, on peut pas dire que tout ait servi. A ce moment là, une forme dans les vagues attire mon attention. Un dauphin! non, deux dauphins! Et pas n’importe lesquels: ce sont des dauphins d’Hector, reconnaissables à leur aileron tout rond. Moins de 5000 individus à travers le monde (qui se trouvent tous autour de la Nouvelle-Zélande), une des espèces de dauphins les plus rares… Et ils sont là devant nous à surfer les vagues, longeant la plage dans le sens inverse de nous. Ni une ni deux, je vid ele sac à dos pour attraper le téléobjectif… Changement d’objo en un temps record. Pas le temps d’eclater les sandflies qui profitent de mon immobilité. Le temps de regler le tout, les bestiaux sont déjà assez loin, mais c’est fait! Photo!
Finalement, nous verrons encore une dizaine de dauphins en train de pécher par petits groupes de 2 ou 3 individus, mais aucun pour refaire les zouaves dans les vagues. Mais c’est pas grave, je n’ai pas transporter le téléobjectif pour rien! Petit à petit, les nuages se lèvent. Dans le fond de Big Bay, les vallées du fiordland se découpent. On voit bien la forme des anciens glaciers, les formes acérées que les glaces ont creusé.
Bien au chaud, nous avançons tranquilles. Jusque là, nous avons bien avancés, sur du sable dur. Evidemment, avec les dauphins, tout ça, nous avions oublié que nous étions encore pour aujourd’hui, sur le Pyke. Alors il fallait que ça se complique. Pour varier les plaisirs, ce ne sera pas des arbres centenaires, ou des fougères géantes, ni des pentes raidissimes, ni des lacs à traverser ou encore des marécages… Non, aujourd’hui, le fun, ça sera des cailloux; De tailles diverses, allant des petits galets de quelques centimètres juste ce qu’il faut pour s’enfoncer, aux blocs de plus d’un mètre sur lesquels il faut sauter, en passant par les gros galets qui ruinent les pieds et les chevilles. Il y a aussi les petits rochers d’une trentaine de centimètres de diamètres, bien ronds, et le jeux c’est de savoir si oui ou non il vont rouler ou basculer quand on va poser le pied dessus. On rigole on rigole!
Heureusement, les nuages se sont levés, et on s’arrête souvent pour regarder le paysage (oui, il est difficile de regarder où on met les pieds à chaque pas et de regarder le paysage en même temps). A défaut de faire une grosse moyenne, on en prend plein les yeux. Et comme nous sommes sortis du Fiordland, il n’y a plus la petite fraicheur des glaciers ou l’ombre des arbres; et là, ça cogne. Les sandflies aussi cognent. Mais c’est pas grave, c’est beau!
Après avoir rencontré toutes les sortes et taille de cailloux et galets imaginables, discuté avec un red bill qui attendait qu’on le nourrisse, nous arrivons à ce qui ressemble à la fin de la baie.
Martin’s Bay en vue! Et y’a même de la vie! Un couple de papi-mamie prend l’air. Nous posons les sacs, un peu fatigués par nos acrobaties. Ils nous apprennent qu’il possèdent un petit cabanon privé dans la baie, pas très loin; Ils nous disent également que la hut n’est pas très loin. Soudain, mamie s’interrompt: « oh Penguin! », s’exclame t’elle. Ni une ni deux, je rechausse le téléobjectif, et nous voilà parti à la chasse au piaf. Le fourbe (car un pinguin est fourbe, vous n’avez jamais regardé Batman) s’est réfugié sous un gros rocher. Nous le localisons, prenons quelques photos, et nous éloignons dans l’espoir de le voir sortir. A ce petit jeux de patience, il nous met minable. D’autant qu’entre la rando du jour, le soleil et les sandflies qui profitent de la moindre pause pour nous sauter dessus, je commence à ressembler à une pizza.
Nous décidons de lever le camp, et de rejoindre la hut. Et la civilisation. Car contrairement à Big Bay, la hut est desservie par un service de bateau ainsi qu’un service d’hélico. Nous trouvons donc en arrivant un tas d’anglais en goguette, déjà bourrés en plein après-midi, avec force bouteilles d’alcool forts, musique et bordel ambiant. C’est trop pour nous, c’est le choc des cultures. Pour l’atténuer, et parceque décidemment, on est vraiment trop crade, nous décidons d’aller prendre un bain dans la rivière qui se jette dans la baie.
Ni une ni deux, pl….ah bonnemèrequec’estfroidmaisouisuisjebêteleglaciersurlaphotoilestpaslàjustepourladécorahhhhhhhhhhhh. Bain vite expédié donc. Ah, voilà justement un gros rocher bien chaud sur lequel se secher au soleil. Huuum…ahbonnemèresuisjebêtejecroyaisquoimoiquelessandfliesallaientdisparaitreparmagiequedalleyaplusdecrassepourprotegerellesenprofitentlesfourbesaaaaaaaaaaaah. Séchage vite expédié donc. J’en ai plein le dos de ces bestioles. Littéralement d’ailleurs. Je veux dire, y’a tellement plus de place sur les mains qu’elles arrivent à repiquer des boutons déjà existant. Bref.
Dans la hut, il n’y a pas que des anglais; Nous rencontrons également une française, de Nouvelle Calédonie. Elle est aussi partie du même parking que nous, mais a fait le Hollyford track suivi du Dempon Trail, et va revenir par le même chemin. C’est à dire le chemin que nous allons également suivre;
Nous obtenons également des infos météo: à partir de demain, il pleut. ça tombe bien, nous avons terminé le Pyke, et le sentier devrait être plus praticable, même par temps de pluie. Enfin on espère.
Tu n’as pas encore pris en photos tes fichus moustiqes mais les ciels nuageux sont magnifiques.
Vous auriez pu croiser un punk, ou même avoir une anecdote avec une plaque de zinc. Bon à savoir : le sandfly ne vainc pas le Troll Roux des Montagnes.
Trèfle de bons mots : j’adore les phrases en marseillais dans le texte, et bien sur les magnifiques photos. Et évidement celle avec le dauphin vaut le détour ! (etputainconqueldétour…)