Ngawi, ah oui?

Au presque bout du monde, à la pointe sud de l’île du nord, vit le petit village de pêcheurs de Ngawi.

C’est tellement paumé et battu par les vents que l’endroit a été choisi pour tourner le chemin menant à l’armée des morts dans Le Seigneur des Anneaux.

Des monts aux pics acérés couverts d’une végétation impénétrable comprenant la terrible « Urtica Ferox ».

Une simple piqure provoque brûlure, anesthésie de la partie touchée, convulsion des muscles et démangeaisons pendant plus de 48h. Plusieurs piqures peuvent tuer un porcelet. Il a été reporté le cas d’un chasseur mort après être tombé dans un buisson d’Urtica. Peut mesurer plus de 3 mètres de haut.
3 jours après une partie de ma main est toujours « endormie »…

La côte, battue par des vents qui ne faiblissent jamais, n’offre que peu de réconfort aux marins fatigués. Et ce n’est pas les moutons qui feront la conversation.

Les vans des backpackers passent, mais ne s’arrêtent pas. Ou juste le temps de tirer le portrait d’un des phoques qui traine un peu plus loin.

Alors que faire pour se changer les idées? Et bien de la peinture pardi! Car Ngawi a une petite particularité pour une ville de pêcheurs: il n’y a pas de port. Trop de vagues, pas de rochers sur lesquels fixer un dock… Que du sable volcanique. Alors si on ne peut pas amarrer les bateaux, il faut les sortir de l’eau. Et pourquoi faire simple quand on peut rigoler? Ici, pas de treuils, pas de grues… Non, ici viennent mourir, après une longue vie de travaux publics, les vieux tracteurs chenillés. Un par bateau, pas de jaloux. Ces vieux tacots sentent le vécu. L’Histoire. L’huile et le gasoil. Et la poésie!