Le problème en Nouvelle Zélande, c’est la tendance à faire pousser des montagnes au milieu des plaines. Dans la Vieille Europe, les montagnes ont le bon goût de s’entourer de petites collines, de vaguelettes, de vallons (voir de wallons). Les vallées se mettent à niveau au pieds des cîmes. Ainsi, lorsque l’on souhaite aller faire une petite balade du dimanche, on trouvera toujours un monticule pépère pour aller digérer le foie gras de mamie.
Mais voilà. Chez les kiwis, les plaines sont au niveau de la mer, et le moindre tas de cailloux pousse au milieu de la platitude à plus de 1000m d’altitude. Il faut partir les pieds dans l’eau et arriver la tête dans les nuages. En dehors de ce scénario, il n’y a plus qu’à courir à plat.
Taranaki, Mt Doom, Mt Robertson… Les exemples ne manquent pas et l’image de la montagne géante se détachant dans le fond de la grande plaine couverte d’herbes folles est devenue une signature de la Nouvelle Zélande et de son cinéma.
Et aujourd’hui, nous allons aborder le cas du Mount Fyffe. Situé dans le Kaikoura Range, le Mount Fyffe est la balade du dimanche des gens du Marlborough. C’est le point de vue le moins haut de la région, qui culmine tout de même à 1602m d’altitude. Et comme toutes les montagnes du pays, c’est tellement raide que le parking se situe au pied, à l’altitude incroyable de… 200m. Heureusement, étant une balade du dimanche, le DOC (voir articles précédents) a eu le bon gout de creer un sentier presque au niveau d’une piste de 4×4, large, montant régulièrement et pas trop fort (contrairement à l’habitude nationale de tracer les sentiers droit dans la pente), le tout recouvert de petits graviers tous doux sous le pied.
petit sentier délicat
Le paysage est fantastique, et si certains préfèrent étaler la balade sur 2 jours grâce au refuge situé à 1h du sommet, il est possible avec un peu de bonne volonté de s’enchainer les 1400m de dénivelé et les 16km dans la journée. Et malgré toute la mauvaise volonté des techniciens en charge de la signalisation, qui prennent un malin plaisir à indiquer des durées de parcours aléatoires d’un panneau à l’autre, il est impossible de se perdre.
difficile de sortir d’un sentier pareil
Au sommet, le panorama est magnifique.
La baie de Kaikoura se révèle dans toute sa grandeur, et les sommets arides du massif de Kaikoura imposent leurs présences. Au cours de l’ascension, la végétation varie, des fougères à la forêt de résineux, pour se terminer avec des herbes hautes et des mousses.
confortable, la mousse
Etage résineux
Un plaisir certain pour les botanistes. C’est également l’occasion de retrouver une balise de la société topographique néozélandaise. Si comme tout bon touriste, vous êtes arrivé à Auckland, et que vous êtes allé faire un tour sur le Mont Eden, vous en avez déjà croisé une!
La descente se passe aussi bien que la montée, et il est alors temps de profiter des autres merveilles de Kaikoura en s’arrétant à la cascade d’Ohau Point, pour aller voir les bébés phoques. ça sert à rien mais c’est mignon!
