1 an jour pour jour après ma dernière visite, je suis à nouveau face au majestueux tas de cailloux et de lave de l’ensemble volcanique du Tongariro. Tout se prête à une nouvelle ascension nocturne et à la revanche photographique. Tout? Non! car un petit détails a changé par rapport à l’an dernier: aujourd’hui, c’est très précisément le jour de la lune noir: pas un brun de lune à l’horizon, il fait noir comme dans un four. Pas de pollution lumineuse. Seule la voie lactée, majestueuse est seule à rayonner à travers la voute céleste. Mais bon, chaque étoile étant à des dizaines d’années lumières, même s’il y en a beaucoup, ça n’éclaire pas besef.
Sans frontale, on n’y voit vraiment rien. On dit souvent que lorsqu’on est privé d’un de ses sens, les autres sont exacerbés: l’ouïe par exemple. Sauf qu’ici, en ces lieux inhospitaliers, pas une âme ne vit. Pas un gazouillis, même pas de vent pour faire bouger les herbes. Sans les étoiles, on se croirait sous terre, et je peux même entendre les battements de mon coeur. Impressionnant. Si l’ouïe est également sacrifiée, reste l’odorat. Il fait frais en cette nuit de fin d’été, pourtant par endroit, un air chaud et chargé de souffre chatouille les narines. Si l’on distingue à peine la masse du cone de la fameuse Montagne du Destin qui se découpe sur le ciel étoilé, ces effluves d’oeufs pas très frais vous rappellent où vous vous trouvez.
Grâce à ma trace GPS de l’an dernier et à l’absence de brouillard, j’attaque mieux l’ascension de la partie finale. J’attrape tout de suite la coulée de lave sur la gauche, et j’arrive au sommet juste à temps pour le lever du soleil. A couper le souffle (si ce n’est déjà fait par les 600m de dénivelé à 45°).
Le jour se lève, et voici les premiers touristes qui me sortent de ma quiétude (et de mon petit déjeuner).
Une petite descente à ski (qui sera fatale à un de mes bâtons) en dérapant dans la pouzzolane, et je retrouve la masse des gens avides de gravir le géant en tongs par 30°c. Je leur laisse ce plaisir et m’en retourne au campement, des étoiles plein les yeux et la carte mémoire!
Prochaine étape: Taranaki!
Vacances tu reparts sur tes traces si je comprend bien