La Nouvelle Zélande a une météo assez variable. On dit souvent que l’on peut avoir les 4 saisons en une seule journée. D’ailleurs, on y retrouve pas mal de bretons, de là à voir un lien de cause à effet… Bref, l’an dernier, la météo avait empêché une sortie sur plusieurs jours au Mt Owen, remplacée par une expédition moins difficile mais tout aussi humide au Mt Robert. Alors, bien que la rando se fasse normalement sur 3 jours, quand la météo a annoncé une fenêtre de 2 jours, l’expédition s’est relancée.
Pourquoi le Mt Owen? Parceque sous ses couverts uniformes, la Nouvelle Zélande cache des coins uniques, avec une géologie très spécifique. Peter Jackson ne s’y est pas trompé, et a trouvé ici un lieu monolithique pour la scène de sortie de la mine de la Moria (video à partir de 5’15). Et avec 64 km de galeries explorées dans les environs, pour une fois, ce n’est pas que du cinéma!
Dégât collatéral de la poussée des alpes néozélandaises, le calcaire local s’est métamorphisé en un marbre stratifié. On y retrouve des inclusions de quartz blanc, et par la même occasion, d’or. Exploité pendant un temps, le filon s’est vite révélé peu prolifique, et les mines ont été abandonnées.
L’approche commence après avoir dit adieu à la civilisation à Tapawera; Un peu de route goudronnée, puis 20km de gravel road, incluant le passage de guets plus ou moins remplis (prévoir une réserve de nourriture dans la voiture, car en cas de forte pluie, on peut rester coincé). On se retrouve alors au milieu de rien, à Courthouse Flat, lieu de l’ancienne mine, dont on ne distingue plus rien. Un joli gazon vert, une petite rivière, des oiseaux qui chantent dans les arbres, un lieu idyllique donc, si ces jhgsgfy§%u@§_!kjiu.!! de sandflies de s’invitaient pas à l’apéro.
Le sentier est bien dégagé, régulier, et moins raide que d’habitude. Desfois, il y a même des lacets, du jamais vu sur les sentiers kiwis. Bon, pas trop non plus, et on enquille les 600 premiers mètres de dénivelé sur à peine 3 km de dénivelé, dans un maquis ouvert très agréable, donnant une vue imprenable sur toute la chaine nord du Kahurangi National Park.
En été, ça doit faire une belle poele à frire, chapeaux recommandés. La deuxième partie de la grimpette se fait à l’ombre d’une forêt de hêtres. Une douce odeur de feuilles et de champignons chatouille les narines, le gazouillis des oiseaux chatouille les oreilles, les wekas chatouillent les yeux, et les jhgsgfy§%u@§_!kjiu.!! de sandflies chatouillent la peau.
Enfin, une aire dégagée de hautes herbes offre un panorama sur la vallée. Et puis on redescend. De quoi? Et oui! pour avoir tracé un aussi beau sentier, le stagiaire a du se faire virer, et les traditions ont repris du poil de la bête. Le sentier redescend donc droit dans la pente dans la forêt, avec le lot de racines glissantes, de marches de 1m de haut et de cailloux glissants habituel.
Pour se détendre un petit passage dans une zone de Cabage Trees vous rappelle que oui, les feuilles, ça glisse. Mais c’est bucolique. On est presque heureux de déboucher dans un lit de ruisseau, qui doit bien charger au moment de la fonte des neiges.
C’est un peu chaotique comme progression, mais régulier, et finalement, le refuge de Granity Pass (qui n’a rien de granitique) arrive plus vite que l’on ne s’y attend. Dans l’ensemble, le sentier est vraiment agréable, et regroupe une très grande variété de plantes néozélandaises et alterne les types de végétations. On ne voit pas le temps passer lors de la montée!
Granity Hut est un refuge récent et spacieux, bien agréable après une bonne ascension. Il n’y a pas de poele, mais en même temps, il n’y a pas vraiment de bois à brûler dans les environs. La vue doit être très chouette, malheureusement les nuages nous priverons du couché de soleil. C’est pas grave, il faut se coucher tôt si on veut amener les hobbits en Isengard demain!
Et le lendemain…
Je ne sais pas si on a froissé un dieu local de la gastronomie en mélangeant riz, soupe et fromage dans le même bol, ou la présence d’un constructeur de bateaux breton dans le gîte (véridique), mais il a plu toute la nuit, et les montagnes de l’horizon ont laissé place à un néant cotonneux à tendance mouillante. Pour le sommet du mont Owen, c’est rappé, pour le lever de soleil aussi, mais avant le déluge, on peut toujours tenter d’aller voir les lieux du tournage, et ses intrigantes formations rocheuses. Intriguant, le sentier l’est tout autant, l’herbe formant une sorte d’éponge qui s’affaisse sous le poids des pas pour laisser place à une jolie flaque d’eau spéciale jus de chaussettes.
Cependant ces petits détails ne sauront rien enlevés à la magie du lieu. De grandes langues de pierre se mêlent, des failles profondes bordent le sentier, et la pierre s’étale dans toute sa force. Fichtre, un bon crashpad, une paire de chaussons, ça poncerait un peu les doigts, mais ça serait vraiment le pied!
Mais malheureusement, les nuages remontant de l’est rencontrent ceux montant de l’ouest, et forment désormais une jolie chantilly au dessus de nos têtes. C’est l’heure d’y aller, et à charge de revanche! Pour la visite virtuelle, c’est par là!
Magnifique!
Cetait moi
🙂